Interview de Jan Czerwinski

08.01.2020 Le laboratoire de contrôle des gaz d’échappement à Nidau existe depuis 40 ans et Jan Czerwinski l’a dirigé pendant 30 ans. Pour l’ingénieur, les voitures sont un miracle de la technique, mais il a du mal avec la numérisation. Il est temps pour lui de prendre sa retraite, mais son héritage reste.

Si Jan Czerwinski avait su qu'il serait à nouveau photographié pour cet article, il se serait mis sur son trente-et-un, dit-il, un peu pris au dépourvu. Il se présente donc dans un costume normal. Avant de pouvoir poser la première question de l'entretien dans son ancien bureau du laboratoire de contrôle des gaz d’échappement de Nidau, Czerwinski sort une petite bouteille de vin de sa mallette. "Faisons une petite expérience." Avec un crayon il marque le milieu de la bouteille. Puis il l'ouvre, verse la moitié du vin dans un récipient et pose la bouteille de vin sur la table. "Alors, que voyez-vous? La bouteille est-elle à moitié pleine ou à moitié vide?" Pour lui, la réponse est claire. "Vous voyez, il faut toujours voir la bouteille à moitié pleine sinon vous êtes mal lotis."

Jan Czerwinski, quelle est pour vous la valeur des voitures sur le plan privé?

Jan Czerwinski: ce sont des outils. Si elles représentent plus, c’est une erreur. Au début de leurs études je disais toujours aux étudiant-e-s que je couperais le moteur en tranches de salami pour leur donner une approche rationnelle. Ils devaient garder les émotions pour le week-end. Un moteur à combustion est un cadeau de Dieu à l'humanité. Le fait que la combustion dans un moteur puisse se dérouler aussi rapidement n'a été découvert que par hasard. Ce n'est que plus tard qu’on l’a examinée et essayé de la comprendre. Aujourd'hui, c’est accessible, on peut analyser en quelques microsecondes et même influencer la combustion, mais à l'époque où j'étais encore étudiant, ce n'était pas possible. C’est génial de voir comme la recherche s'est développée au cours de ces années. C'est pourquoi aujourd'hui cela me fait réfléchir quand des gens qui n'ont aucune idée de la technique disent que les moteurs à combustion ne servent à rien.

Vous êtes considéré comme une sommité dans le domaine de la technique d'échappement. D'où vient votre intérêt pour ce sujet?

Pour mon travail de fin d'études à Vienne, je voulais m'inscrire dans un institut de moyens de transport et de grues. Mais un assistant m'a dit que le professeur était très strict et que de toute façon il n'y avait pas de place pour moi cette année. Il restait toutefois encore de nombreuses places libres à l'Institut des moteurs à combustion. J’y suis donc allé - ce que je ne regrette pas du tout aujourd'hui. Il s'est en effet avéré que c’était bien meilleur et plus intéressant que les grues.

Source

Bieler Tagblatt; 25.10.2019, S. 26-27.

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