Un laser rétinien de pointe testé dans le cadre d’un essai in vivo

16.12.2021 Des progrès notables dans la guérison de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une maladie oculaire, pourraient être obtenus grâce à la thérapie par cellules souches. Pour préparer l’administration de médicaments de thérapie cellulaire rétinienne, certaines zones de la rétine pourraient être retirées au préalable. Le laser rétinien SPECTRALIS CENTAURUS, développé par l’Institute for Human Centered Engineering HuCE de la Haute école spécialisée bernoise BFH, a été testé à cet effet sur des lapins.

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est l’une des affections de la vue les plus fréquentes dans la vieillesse. La macula, également appelée « tache jaune », est la zone centrale de la rétine. Les cellules visuelles y sont disposées de manière particulièrement dense, ce qui la rend déterminante pour la netteté de la vision. La DMLA se caractérise par une accumulation de déchets métaboliques qui tue ces cellules visuelles. Chez les personnes concernées, la maladie se manifeste par une baisse progressive de la netteté de la vision jusqu’à la perte de la vision centrale. À l’heure actuelle, il n’existe encore aucun traitement des causes de la DMLA. Une thérapie rétinienne, ou plus précisément de l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR), au moyen de cellules obtenues à partir de cellules souches, devrait changer la donne.

Laser rétinien SPECTRALIS CENTAURUS

La DMLA cause des dommages à l’EPR, qui joue un rôle essentiel dans la fonction visuelle de la rétine. Une nouvelle approche thérapeutique consiste à cultiver des cellules souches pour en faire des cellules d’EPR qui, une fois transplantées dans l’œil, doivent remplacer les cellules d’EPR non fonctionnelles. Si certains traitements existants de la DMLA par cellules souches d’EPR présentent des résultats prometteurs, une méthode permettant d’éliminer au préalable les cellules d’EPR malades fait néanmoins encore défaut. Cette élimination est nécessaire pour que les cellules d’EPR transplantées puissent s’implanter naturellement à l’endroit approprié. Le plus grand défi de cette intervention est d’en minimiser l’impact sur les tissus environnants, tels que les photorécepteurs situés juste au-dessus de l’EPR et qui sont tout aussi importants pour la vision. Des essais d’ablation sélective de cellules d’EPR au moyen de différents instruments chirurgicaux ont déjà été réalisés. Ces méthodes se sont toutefois révélées insatisfaisantes en raison de complications liées à la manipulation des instruments et d’effets secondaires indésirables. C’est là qu’intervient le SPECTRALIS CENTAURUS, un appareil développé par l’Institute for Human Centered Engineering HuCE de la Haute école spécialisée bernoise BFH. Les scientifiques ont combiné le scanner OCT SPECTRALIS de l’entreprise Heidelberg Engineering avec un laser de traitement à impulsions brèves fabriqué par l’entreprise Meridian, sise à Thoune. Destiné à traiter l’EPR de façon sélective au laser, il pourrait compléter idéalement le protocole de traitement par cellules souches. C’est dans cette intention que, pour la première fois, des tests visant à déterminer la possibilité d’un recours au laser EPR en guise de préparation à la thérapie par cellules souches ont été réalisés.

L’utilisation du SPECTRALIS CENTAURUS dans le cadre d’une transplantation de cellules souches pour le traitement de la DMLA a ainsi été testée lors d’une étude in vivo sur des lapins. Outre les chercheurs et les chercheuses de l’HuCE, le célèbre ophtalmologue et chercheur en cellules souches Boris Stanzel ainsi que des scientifiques des universités de Berne et de Münster, de l’Institut Fraunhofer et de la clinique ophtalmologique de Sulzbach ont participé à l’essai.

Par ailleurs, une publication scientifique est parue en anglais le 29 novembre dernier dans la revue scientifique à comité de lecture Translational Vision and Technology (TVST) de l’Association for Research in Vision and Ophthalmology (ARVO).

Netzhaut-Laser in OP-Anwendung

En savoir plus