Questions à Maja Walter, étudiante à la HKB

23.02.2024 Maja Walter est en master Art Education à la HKB. Dans cet entretien, vous découvrirez pourquoi elle a opté pour ces études et ce qu’elle apprécie le plus.

Portrait de la jeune femme aux cheveux foncés. Elle les porte jusqu'aux épaules, a des franges et une partie de ses cheveux est attachée en deux pompons à l'arrière de la tête. Elle porte un haut blanc, surmonté d'une sorte de gilet en fourrure et d'une chaîne argentée. Elle rayonne face à la caméra.
Maja Walter dans son atelier à la Fellerstrasse 11 à Bümpliz. Photo: HKB / Tina Schück

Ces temps-ci, il n’y a pas de cours à la Fellerstrasse 11 et les couloirs sont plus calmes que d’habitude. Maja Walter est assise à sa place de travail, où elle effectue actuellement des recherches pour le minor en histoire de l’art sur le thème du Solar House Movement in the USA in the 1970's. 

Après ton bachelor en Éducation culturelle à la HKB, tu as opté pour le master Art Education. Pourquoi cela ?

Grâce au cours préparatoire de conception, j’ai découvert que j’aimais beaucoup toucher à tout. Je ne voulais pas limiter mon travail à un seul domaine thématique. C’est pourquoi j’ai choisi la médiation artistique. Ce bachelor varie les genres : on y voit les techniques les plus diverses tout en nous focalisant sur la collaboration. C’est ce qui m’a plu. Le cursus de master Art Education à la HKB m’a semblé être une évidence, car il s’inscrivait dans la continuité du bachelor. J’ai pu aussi utiliser et approfondir le réseau que je m’étais construit durant la première partie de mes études. 

Le bachelor en Éducation culturelle est principalement axé sur la pratique artistique personnelle. À l’université, nous avons une approche scientifique de l’histoire de l’art. La filière master Art Education inclut également des enseignements de la Haute école pédagogique PH. J’apprécie les multiples approches que cela nous donne sur l’art et la société. Tout comme l’apprentissage de différentes techniques artistiques, les discussions font partie du quotidien dans ces études. En ce moment, nous débattons beaucoup sur la manière dont nous pouvons remettre en question les structures sociales du pouvoir et, dans le meilleur des cas, les transformer, par le biais de l’art et de la médiation artistique. Je trouve ça à la fois super important et challengeant, car nous-mêmes faisons partie de ces structures et nous les reproduisons souvent sans nous en rendre compte. En suivant ce master par exemple.

Où te vois-tu après tes études de master ?

J’ai pris l’orientation « Diplôme d’enseignement secondaire II » proposée avec ce master, ce qui signifie que je serai apte ensuite à enseigner les arts plastiques dans une école de maturité. Nous allons bientôt faire un stage avec la Haute école pédagogique. Ce sera l’occasion pour moi de voir à quoi ressemblent les salles de classe. Je me réjouis de travailler avec les jeunes. Sinon, je souhaite continuer à travailler sur des projets libres.

Mousse – Bryophyte

Les bryophytes sont des plantes terrestres thalloïdes ou feuillées non vascularisées. Parmi les plantes actuelles, les bryophytes terrestres et les bryophytes aquatiques sont celles qui ont conservé le plus de caractères des premières plantes ayant colonisé la terre ferme. Les ancêtres de toutes les plantes terrestres, donc des bryophytes, sont des algues vertes, Charophyceae. 
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Avec près de 25 000 espèces de mousses et sphaignes, 9 000 espèces d'hépatiques (Marchantiophyta) et 300 espèces d'anthocérotes, les bryophytes constituent le second groupe de végétaux terrestres, après les Dicotylédones. (Source: Wikipedia)

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Photo de mousse
Wikipedia / Isabelle Avolio T — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

Quel est le dernier projet dans lequel tu as investi beaucoup de temps ?

Je me suis découvert une passion pour les mousses, les êtres vivants qu’elles abritent et toute la société qui y loge. Les mousses, et même certains animaux tels que les rotifères ou les tardigrades qui y vivent, peuvent se dessécher entièrement pendant des années et leur métabolisme se mettre totalement à l’arrêt. Ils sont alors quasiment morts. Pourtant, au contact de l’eau, ils reprennent vie en l’espace de 20 minutes.

Je vois là un parallèle passionnant avec les matériaux « morts », créés par l’homme et que je rencontre en grande quantité tous les jours. J’ai commencé à les collecter et à leur donner « vie » en créant des créatures inspirées de celles que l’on trouve dans la mousse et tout autour. Voici par exemple Freddy, inspiré d’un charançon. Freddy se compose d’un coussin, d’une chaussette, d’un film plastique et de branches. 

Je m’intéresse à d’autres formes de vie et je trouve ça trop cool que l’art puisse être un moyen d’aborder des thèmes et des formes de vie différents. D’ailleurs, il ne s’agit pas seulement des formes de vie que l’on trouve dans les mousses, mais aussi du contraste entre les déchets que nous déversons dans le monde et la vie qui en naît. Je trouve ce lien passionnant.

Foto des Kunstwerks «Opi Louise», der Spinne. Der Körper ist weiss (Gips?) und die Beine sind schwarz und schwarz-weiss gestreift. Im Hintergrund sieht man den Raum mit Tischen und Stühlen.
L'œuvre d'art « Opi Louise » de Maja Walter. Photo : HKB / Tina Schück

À la fin de l’entretien, Maja Walter nous montre une deuxième créature dans la pièce voisine. Cette énorme créature à huit pattes répond au doux nom de Opi Louise, tiré de celui de l’opilion, appelé aussi faucheux. Au total, dix-huit êtres sont nés au cours du projet et certains d’entre eux ornent maintenant la place de travail de Maja Walter.

Entretien mené par Jonas Lang.

Prise de vue dans l'atelier : l'étudiante est assise au loin.
Photo: HKB / Tina Schück