Grandes cultures et sélection végétale

Nous visons une production durable en grandes cultures. Notre compétence-clé est l’optimisation des systèmes de production.

Bodensonde


Grâce aux bons échanges que nous entretenons avec les divers acteurs du monde agricole, nous étudions de près des sujets sensibles touchant aux grandes cultures et trouvons des solutions pratiques. Une collaboration étroite avec d’autres groupes de recherche de la BFH-HAFL nous permet d’analyser en profondeur les systèmes de production.

Compétences

  • Optimisation des systèmes de production en grandes cultures
  • Suivi scientifique de projets cantonaux dans le domaine des grandes cultures (production de haute qualité et respectueuse de l’environnement)
  • Amélioration de la qualité des grandes cultures, et particulièrement des pommes de terre (plants, pommes de terre de table et de transformation), des betteraves sucrières et des céréales
  • Fertilisation et protection des plantes
  • Diagnostic par PCR des maladies et des ravageurs menaçant les cultures
  • Analyse de l’irrigation de l’ensemble de l’exploitation
  • Mise en place et suivi technique d’un réseau national de sondes de sol pour irriguer les grandes cultures et les cutures maraichères
  • Évaluation de stratégies de réduction de produits phytosanitaires en maraichage et grandes cultures
  • Communautés d’assolement en grandes cultures

Projets

Le syndrome des basses richesses (SBR) est un maladie bactérienne transmise aux betteraves par la cicadelle Pentastiridius leporinus. Cette dernière infecte la culture durant l’été avant d’aller pondre dans le sol. Les larves vont ensuite se développer en se nourrissant des racines de betterave, puis de la culture suivante jusqu’à leur envol au printemps. 
Dans le cadre d’un réseau de recherche sur les betteraves sucrières, la BFH-HAFL a conduit un essai, financé par le Centre Betteravier Suisse et la BFH-HAFL, visant à étudier l’influence de la culture suivant la betterave sur le développement des cicadelles. L’envol des cicadelles a été comparé entre une culture de maïs et une céréale d’automne. 

La culture de maïs a permis une diminution de plus de 97% des envols de cicadelles. L’absence de culture, et donc de nourriture, durant l’hiver a permis de stopper le développement des cicadelles. 

Il est donc recommandé d’éviter les céréales d’automne après betterave afin de lutter contre la transmission de la SBR. Désormais, il s’agit de mettre en place cette mesure au niveau régional afin que cette dernière soir efficace.

Fruchtfolge als effektive Bekämpfungsmassnahme gegen SBR Agrandir l'image

La galle argentée et le colletotrichum sont deux maladies fongiques qui affectent la qualité de la peau des pommes de terre. De plus, les tubercules touchés par la galle argentée perdent de l'eau et flétrissent pendant le stockage. Les deux maladies causent des pertes financières importantes lors de la commercialisation de pommes de terre lavées sur le marché du frais. Le projet de recherche des partenaires BFH-HAFL, Agroscope et FiBL, en collaboration avec Swisspatat, Biosuisse, Andermatt Biocontrol, Terralog et Omya, a pour objectif de trouver des solutions concrètes à la lutte intégrée contre ces deux maladies, tout au long de la filière, de la culture aux champs à la vente en magasin.

La lutte contre le ver fil de fer s’est complexifiée ces dernières années. En Europe, des insecticides efficaces contre ces nuisibles ont été interdits par les autorités ou retirés du marché par les fabricants à cause de leurs effets inacceptables sur des organismes non ciblés. Actuellement, les producteurs et productrices suisses n’ont à leur disposition qu’un insecticide à efficacité partielle sur le fil de fer. En collaboration avec Agroscope, l’Université de Göttingen et l’entreprise Stähler SA, nous développons une méthode de lutte biologique ou chimique contre le ver fil de fer adaptée à la pratique et respectueuse de l’environnement. Sur la base des résultats actuels, on peut se demander quel serait le moment idéal pour lutter directement contre ce ravageur. Lors de la plantation des pommes de terre, les températures du sol sont encore basses et les vers se réfugient dans les couches plus profondes du sol. Ce facteur, associé à de fortes précipitations après la plantation, pourrait avoir un impact négatif sur le succès des mesures employées. Il serait peut-être plus efficace de lutter contre ces hôtes indésirables tout au long de l’assolement. L’idéal serait d’intervenir après la récolte de céréales ou de colza, lorsque le sol est encore chaud et que les ravageurs sont à des stades sensibles (œufs, jeunes larves), près de la surface du sol. Des essais ont été réalisés en 2017 et 2018 en complément aux études précédentes.

Un approvisionnement en eau suffisant est indispensable pour obtenir des récoltes et une qualité optimales. Actuellement, on arrose généralement de manière intuitive, sans s’aider de la technologie. Afin d’optimiser les pratiques d’irrigation, nous avons commencé en 2016, en collaboration avec l’entreprise hollandaise RMA, à construire un réseau de sondes de sol sur tout le territoire suisse. Il compte à présent quelque 130 sondes placées dans des parcelles de pommes de terre et de légumes. Des mesures continues sur chaque parcelle de la teneur en eau, de la force de succion et des précipitations permettent d’adapter la stratégie d’irrigation aux besoins hydriques des plantes et ainsi de l’optimiser. Les mesures des sondes sont représentées sous forme de graphiques et sont en accès libre sur: www.reseaudirrigation.ch.
Environ 50 de ces sondes sont situées dans le canton de Vaud. Le projet «Efficience Irrigation Vaud» subventionne des analyses de l’irrigation d’exploitations dans leur ensemble ainsi que l’acquisition de systèmes de goutte à goutte et de sondes de sol. Son objectif est d’améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’eau dans l’agriculture. Dans le cadre du suivi scientifique (2018-2025), nous étudions la stratégie d’irrigation de 15 exploitations pilotes, ainsi que son influence sur les propriétés du sol et les techniques de culture. Nous analysons également l’impact des mesures du projet sur la stratégie d’irrigation.

Bodensonde

Dans les années 1990, le sarclage était encore pratique courante dans les parcelles de betteraves. De nos jours, la lutte contre les mauvaises herbes recourt presque exclusivement à des épandages d’herbicides à la volée. Des scientifiques de la BFH-HAFL étudient, en collaboration avec l’interprofession du sucre, les avantages et les limites de divers procédés mécano-chimiques pour réguler les adventices dans les cultures de betteraves sucrières. Ils testent en particulier l’action combinée d’outils de sarclage et d’herbicides (par pulvérisation en bandes ou sous-foliaire), aussi bien dans les semis sous litière que lors des labours après différentes cultures intercalaires. L'objectif du projet est d’élaborer des recommandations pratiques permettant de réduire de moitié les quantités d’herbicides utilisées actuellement par les exploitations.

Hackgerät

FarmDroid: semis et sarclage autonomes des betteraves

Le robot agricole «FD20» de l’entreprise danoise «FarmDroid» a une vitesse de croisière de 1 km/h. Grâce à un système électrique autonome, composé d’un moteur, de cellules photovoltaïques et de batteries, il peut travailler 24h/24 et couvrir jusqu’à 20 hectares par saison. Lors du semis, l’engin de 700 kg enregistre les coordonnées GPS de chaque graine semée, sur lesquelles il se base plus tard dans la saison pour garantir un désherbage mécanique précis du rang et de l’inter-rang.

Semer et sarcler ses betteraves grâce à un robot autonome

Depuis 2020, la Suisse allemande et la Suisse romande accueillent chacun un de ces robots. Dans le cadre d’un projet commun, la BFH-HAFL et l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) le testent sur plusieurs exploitations Bio et PER productrices de betteraves sucrières afin d’étudier sa facilité d’utilisation, son efficacité et sa rentabilité. Une nette réduction du travail manuel pourrait donner un élan à la production biologique en Suisse, tandis qu’en PER, l’intérêt porte plutôt sur la réduction des herbicides. Ce projet, réalisé en collaboration avec deux agro-entrepreneurs, est soutenu financièrement par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) et l’industrie sucrière.

ecoRobotix

Chaque année en Suisse, environ 2200 tonnes de produits phytosanitaires sont vendus, dont 40% d’herbicides. La Confédération entend réduire ce chiffre de façon conséquente. Cet objectif peut être atteint par une application ciblée sur les mauvaises herbes à l’aide de robots. Le robot d’ecoRobotix est actuellement évalué et perfectionné dans les cultures de betteraves à sucre, de colza et d’oignon, seul et en association avec des outils de sarclage modernes. Le but est de développer un concept global afin de réduire l’utilisation d’herbicides. Durant les deux premières années du projet, nous menons des essais en plein champ afin d’optimiser la reconnaissance des plantes cultivées et des mauvaises herbes ainsi que la précision du robot dans ces trois types de culture. En fonction des résultats, nous mènerons des essais durant la troisième et quatrième années sur différents sites en combinaison avec d’autres techniques. Enfin, nous calculerons le potentiel de réduction et la rentabilité en grandes cultures et en maraichage.

En Suisse, le nématode du collet (Ditylenchus dipsaci) menace à lui seul quelque 4000 hectares de cultures de betterave sucrière. Une infestation par ce ver filiforme provoque des nécroses et un pourrissement, avec des pertes de récoltes pouvant atteindre 50%. Actuellement, on ne dispose d’aucune mesure de lutte chimique efficace contre ce ravageur. L’utilisation de variétés tolérantes combinée à un semis tardif ne constitue qu’une action limitée et n’offre pas de solution à long terme pour les zones de culture touchées. Outre les mesures de prévention, comme les rotations longues, la seule possibilité pour réguler durablement le développement de D. dipsaci sur les surfaces infestées est de recourir à des variétés résistantes. Dans le cadre d’un projet de doctorat en collaboration avec KWS Saat SE, le Centre betteravier suisse, le Julius Kühn-Institut et l’Université Georg-August de Göttingen, nous étudions la résistance aux D. dipsaci chez les betteraves à sucre.

Auf der Suche nach resistenten Zuckerrüben gegen Stängelnematode

Ce projet a permis de classer 220 échantillons de pommes de terre par type culinaire grâce à des dégustations. L’échantillonnage de pommes de terres s’est accompagné d’un relevé de données sur la technique et le site de culture. De plus, la texture des tubercules a été déterminée par des mesures techniques et des méthodes de caractérisation qualitative. Toutes les informations ont ensuite été corrélées aux données culinaires.

Les bactéries pectinolytiques (Dickeya spp., Pectobacterium carotovorum, Pectobacterium atrosepticum) causent des dégâts et des pertes économiques considérables dans la production de pommes de terre. En collaboration avec la branche suisse de la pomme de terre, la Station de recherche Agroscope Changins, l’INRA de Rennes et l’entreprise BIOREBA, la BFH-HAFL mène un projet international pour élaborer une stratégie de lutte intégrée contre ces maladies bactériennes.

De nombreux essais ont débouché sur des mesures prometteuses pour accroitre la durabilité de la culture du colza. Toutefois, celles-ci sont encore loin de s’être généralisées  dans la pratique. Ce projet vise à motiver les producteurs à mettre en œuvre tout un ensemble de mesures. Ils doivent notamment renoncer aux herbicides et aux fongicides, réduire l’utilisation d’insecticides et veiller à une fumure azotée et soufrée conforme aux normes de fumure. Onze exploitations, réparties sur tout le Plateau suisse, appliqueront ce système de culture pendant trois ans. Elles seront étroitement suivies par la BFH-HAFL, le Groupe Culture Romandie et le Forum Ackerbau.
Le but du projet est d’étudier comment les différentes mesures peuvent être combinées, de quel soutien les producteurs ont besoin pour les appliquer et quels obstacles ils doivent surmonter. «Le projet doit montrer que les mesures prometteuses développées lors des essais peuvent aussi être transférées avec succès à la pratique», explique Andreas Keiser, professeur en grandes cultures et sélection végétale à la BFH-HAFL. Le projet contribue à une culture du colza durable, qui maintient la production indigène et satisfait la demande. Ce projet de vulgarisation est financé par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), par des acteurs du marché à toutes les étapes de la filière (Fédération suisse des producteurs de céréales, Florin AG, société coopérative fenaco, Zweifel Pomy-Chips AG) et par l’interprofession swiss granum.

Rapsanbau

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