La résilience de l’économie alpestre suisse

L’économie alpestre suisse est confrontée à de grands défis: le changement climatique, le manque de main-d’œuvre et la pression croissante exercée par les grands prédateurs comme le loup mettent les exploitations sous pression. La production de fromage se montre certes robuste, mais l’entretien du paysage et la fidélisation du personnel sont relégués au second plan: c’est ce qui ressort d’une nouvelle étude d’Agroscope et de la BFH-HAFL.

Particulièrement problématique: l’utilisation des pâturages diminue, les surfaces périphériques s’embroussaillent et se reboisent. En même temps, il manque du personnel d’alpage bien formé et disponible sur la durée, comme l’explique dans l’étude Sandra Contzen, sociologue agricole à la BFH-HAFL. Un facteur clé pour conserver les connaissances et la qualité de l’exploitation. Selon les chercheurs/-euses, le système actuel de paiements directs est par ailleurs trop rigide et ne tient pas compte des modifications de la croissance des plantes dues au changement climatique ni du réel potentiel de pâturage les bonnes années.

Alors que faire?

L’étude propose donc de rendre les paiements directs plus dynamiques, de promouvoir des approches innovantes comme les pâturages boisés ou des espèces animales robustes et d’utiliser des outils numériques et des drones. L’augmentation des salaires, des conditions de travail équitables et une gestion durable du personnel restent toutefois essentielles, afin que l’économie alpestre perdure.

Les résultats ont été publiés en premier lieu dans la revue spécialisée Agricultural Systems, puis présentés à un public plus large dans Recherche Agronomique Suisse.